[Abandon] Seuls et loin de leurs terres [PV Flocon]

[ http://www.deezer.com/track/2713852 Si tu trouve le bon beat de lecture, la chanson va très bien avec! ]

« Un hurlement. Un cri. Un écho. Plus rien. Un silence. Un couinement. Un murmure. Une chanson. Un refrain. Une lamentation. Un fouillis de sons. Ou un fouillis de vide. Où était-il? … Qui était-il? Une conscience qui flottait séparée de son corps? Une âme ayant larguée les amarres, se laissant entraînée par le fleuve de la vie? Ou un amoncellement de cellules unies par des liens, liens dissolubles à la mort de l’être? Existait-il seulement? Mais… Qu’est-ce qu’était l’existence? Que définissait la vie? Par quel mystérieux processus un tas de chair pouvait-il se mouvoir? Et pourquoi toutes ces interrogations? Mais que faisait-il ici? .. Que faisait-il ici? Un silence éternel pour combler ce vide, cette absence de réponse, comme si sa seule présence mettait un terme à tout ce qui fut, ce qui était, et ce qui serait. Une simple roche qui pouvait arrêter la grande roue, la faire dévier de sa piste. Il était cette roche. Par son existence, il mettait en branle des forces inconnues, emplies de mystères, au-delà de toutes ses espérances. Tout ce qu’il lui fallait, c’était la vie, retourner à son corps, et il pourrait faire tout cela…

Une force le tira soudainement vers l’arrière… Non! Non! Non, il ne voulait pas partir! Mais essayer de se retenir dans cet endroit sans substance était comme se retenir aux vagues dans une rivière endiablée. Tout échappait à son contrôle, tout était insaisissable, comme le sable qui filait entre les doigts de ceux souhaitant le retenir. Ainsi, sans pouvoir rien n’y faire, il se sentit aspirer vers ce monde inconnu, en bas. Un cri mourut sur ses lèvres, incapable de traverser le lourd silence qui emplissait ce lieu. Ce lieu qu’il quittait maintenant à une vitesse vertigineuse, sans pouvoir s’arrêter, sans rien pouvoir y changer. Il était en chute libre, observateur impuissant obligé de voir un autre contrôler sa vie. Son destin échappait à tout contrôle, esquivant chacune de ses tentatives désespérées pour le reprendre en main. Une supplique destinée à personne en particulier, mais à tous ceux qui entendraient, franchie la barrière du silence… Pour s’éteindre ensuite dans cet endroit sans âge, sans lieu précis, ignoré mais connu de tous. Cruellement, aucun ne répondu à son appel désespéré, le laissant dans sa lente agonie. Déchiré entre son envie de rester là et la traction qui faisait toujours pression sur son être, il résista tant bien que mal, sachant toutefois qu’il n’en sortirait pas vainqueur. Et comme pour lui donner raison, la mystérieuse force accru sa puissance, tirant de plus belle. La souffrance était si intense, si parfaite, qu’il finit par rompre sa résistance, à bout de force. Se laissant bercer par ce courant imaginaire, pensant que la douleur s’arrêterait, il réalisa qu’il se trompa. Car plus il était aspiré vers le bas, plus le mal se faisait grand, présent… Réel. Et soudainement, elle emplit tout son être, alors qu’il se cabrait sous son poids, laissant échapper une exclamation saccadée, surprise. Aussi reprit-il le contrôle de sa vie, de son corps, de son esprit. Une respiration plus régulière suivit la première, suite à laquelle ses paupières frétillèrent. Il était maintenant réveiller, fin près à retrouver son existence dans ce monde.
Flocon ouvrit les yeux. »

***

« Higmpf hmmrf… » Furent les seuls « paroles » prononcées, ou plutôt marmonnées.

Peu après, le tigreau ouvrit les yeux de nouveaux puis, doucement, regarda autour de lui. Une silhouette lointaine, ou peut-être pas, se profila en face de lui. Plissant ses paupières, Flocon finit par reconnaître le profil de son compagnon Nuage Solitaire. Hm… Pourquoi était-il avec lui en ce moment? Où étaient-ils, d’ailleurs? Selon ce qu’il pouvait observer du paysage environnant, ils étaient plongés dans une noirceur absolue… Non, pas absolue. Un rai de lumière perçait les ténèbres, emplissant ce qui semblait être une grotte d’une lueur d’espoir. L’espoir de pouvoir ressortir d’ici, car un examen plus poussé lui avait montré les parois solides du fond et des côtés, mais avait aussi révélé l’éboulement. Ainsi donc, si l’on usait de logique, Diego et Flocon devaient s’être retrouvé coincé dans ce recoin suite à l’effondrement de la grotte. Mais, pourquoi s’y trouvaient-ils, pourquoi tout s’était écroulé? Ça, il n’en n’avait aucune idée… Le jeunot se creusa la cervelle, sans rien trouver. Sauf… Ah… Oui, oui, ça lui revenait maintenant… Tous les évènements de la nuit précédente défilèrent dans son esprit, à un point tel qu’il ne se crut plus capable d’en prendre à un moment. Mais le retour de sa mémoire s’arrêta finalement, le laissant quelque peu abasourdi devant tout ce qui s’était passé. Puis, prenant son courage à deux mains et faisant taire sa douleur, Flocon se leva afin d’aller trouver le tigre de Sibérie. Il l’observa un instant, porta son regard vers l’éboulement et vint s’asseoir à ses côtés. Brisant le silence qui règnait dans la grotte, le gamin posa la question qui les taraudait probablement tous les deux;

« Alors, on fait quoi? »

[tu m'aides pas là XD]

Le tigre de Sibérie attendit patiemment que son ami se remette debout et vienne à lui. Sa voix résonna dans la grotte lorsqu'il posa sa question. Que faire? Que faire?? Comme s'il le savait!
Sans répondre, il tourna la tête vers le sol jonché de stalactites et fouilla du regard la grotte, histoire de trouver une quelconque sortie... mais il n'y avait rien de facile à passer. Bien sûr, il discernait bien la source de lumière au loin, mais elle était difficile d'accès. Tout était un désordre sans nom qui semblait non stable et qui pouvait les ensevelir vivant entre plusieurs pierres! En même temps, avaient-ils le choix? Pouvaient-ils attendre ici et espérer qu'on viennent les chercher? Au beau milieu du Pic de la Mort où personne ne s'aventure?! Au pire, ce qui risquait de les retrouver, c'était le nounours qu'ils avaient fait fuir avec toute leur chance... Seulement, il n'y aurait pas de deuxième éboulement.
Lentement, le regard du tigre revint sur son confrère. Dans l'état où ils étaient -lui boiteux, Flocon fébrile- pouvaient-ils prendre ce risque? Devait-il emmener Flocon où y aller lui d'abord? Le jeune tigre ne pourrait pas attendre éternellement ici et il mettrait sans doute un moment à rejoindre le clan.
Il cligna des yeux, le soleil l'aveuglant, puis répondit en fronçant un sourcil:

"Beeeeh, ça me parait évident... On sort d'ici!"

Que pouvaient-ils faire d'autre? Lentement Diego leva sa patte non meurtrie, s'appuyant sur la parois de la grotte, et poussa un rocher assez gros pour libérer le passage. Une fois chose faites -et non sans grimace- le tigre posa sa patte au sol et tenta de rester debout. Il retint un gémissement mais parvint à tenir sur ses pattes.
Jetant un dernier regard à Flocon, Nuage Solitaire ouvrit la marche.

[raow je manque d'inspi u_u" Et comme c'est entre midi et deux ça sera pourri désolé :S]

Flocon parut reprendre vigueur à l'air frais. Effectivement, ça faisait un bien fou de pouvoir respirer librement de nouveau et ne plus avoir le stress de rester enfermé! Le tigreau, toutefois, sembla s'atteler presqu'immédiatement à leur mission de départ: trouver Vent d'Argent. Le tigre de sibérie fut assez surprit du fait que Flocon devait être aussi fatigué que lui, voir plus. Boitant légèrement, il suivit le chemin qu'empruntait Flocon de Givre. Tous deux marchèrent un moment avant que son ami se tourne vers lui et lui jète une phrase avant de filer au pas de course. Malgré qu'il soit boiteux, le tigre tenta de maintenir la vitesse de son ami, chose qui lui fut impossible bien longtemps: au bout d'environ trois minutes, il dû s'arrêter, tombant presque par terre. Il reprit son souffle, la douleur de sa patte lui envoyant des frissons qui parcouraient tout son corps. Lentement, il leva des yeux pleins d'espoirs vers son allié mais aucune petite boule de poil orange n'apparaissait dans son champ de vision...
Grimaçant, Nuage Solitaire marcha, tentant de mettre au minimum sa patte blessée au sol, rattrapant Flocon qui semblait avoir ralenti ou s'être arrêté. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, il s'assit, histoire de lever définitivement sa patte du sol. Son souffle était court, difficile, il avait mal.

"Flo... Flocon, où est-elle partie? T'es sûr que c'était elle?"

Essoufflé, il jeta un coup d'oeil à l'endroit où ils s'étaient arrêté et comprit ce qui était sans doute la cause de l'arrêt de Flocon: un trou, à peine assez gros pour un bébé tigre, se trouvait face à eux. Si Flocon avait réellement vu sa soeur, il l'imaginait tout à fait se cacher là-dedans en cas d'attaque. Se penchant vers le trou, il demanda, d'une voix douce:

"Vent... Hey, Vent d'Argent! C'est moi, Diego. Flocon et moi sommes venus te chercher."

S'agissait-il seulement de sa soeur? Un autre félin aurait pu s'égarer également ici. Comme pour confirmer son doute, aucune réponse ne lui parvint, hormis celle du vent qui secoua les poils de sa nuque. Inquiet, il jeta un regard suppliant à Flocon, comme s'il pouvait l'aider, lui apporter quelque chose qu'il n'avait pas, trouver ce qu'il fallait faire.